Votre avis d'enseignant de la conduite et de la sécurité routière

En fait, surtout sur le dernier paragraphe :


Hervé Dizy, son combat pour des routes plus sûres


Depuis 2003, Hervé Dizy, ingénieur en informatique de 48 ans, est le président très actif de la Ligue régionale contre la violence routière. L'association, qui vise le « zéro accident » sur les routes, veut servir d'aiguillon au pouvoir politique contre « les lobbies automobile et pétrolier ». Hervé Dizy, farouche défenseur des radars et du permis à points, pourfendeur des passe-droits, milite pour plus de respect et de courtoisie sur les routes.


PROPOS RECUEILLIS PAR VIOLAINE MAGNE ET MATHIEU THUILLIER

D'où venez-vous ?

>> Je suis né à Roubaix en 1961. J'ai suivi ma scolarité à Neuville-en-Ferrain puis à Tourcoing, avant de faire Maths Sup et Maths Spé. J'ai étudié à Polytech Lille, qui s'appelait alors l'EUDIL, en option informatique. J'ai créé mon entreprise en 1983. Je suis ingénieur conseil en informatique et spécialisé en technologie du Web.

Roulez-vous en auto, à moto, à vélo ?
>> En voiture, mais je fais le maximum que je peux à pied.

Avez-vous déjà eu une contravention ?
>> Non, ou plutôt, une mais il y a très longtemps, pour stationnement. Mais je n'aime pas la notion de bon ou mauvais conducteur. Je préfère l'idée de respect du Code de la route et du code de la civilité.

Comment êtes-vous devenu président de la Ligue régionale contre la violence routière ?
>> Au niveau national, la Ligue a été créée en 1983, au niveau régional en 1986. J'étais depuis longtemps sensibilisé à la sécurité routière et l'association avait besoin de quelqu'un pour la faire fonctionner, je suis devenu président en 2003.

Pour quelles raisons vous êtes-vous lancé dans ce combat ?
>> J'habitais dans la rue de Linselles à Roncq. Elle serpentait et n'était pas limitée : les automobilistes roulaient à 90 km/h, avec la possibilité de doubler. Je me suis dit qu'il fallait faire une action. J'ai d'abord milité pour mon quartier.

Quelles sont les missions de la Ligue ?
>> Nous faisons de la prévention. Notre leitmotiv, c'est « zéro accident ». Nous ne sommes pas une association de victimes. Je ne suis pas dans cette association en réaction après un drame personnel. Nous voulons être un aiguillon du pouvoir politique. Nous avons dénoncé la vitesse excessive des poids lourds sur la voie rapide urbaine de Lille, ce qui a motivé l'installation d'un radar.

La diminution du nombre de tués sur les routes ne peut-elle passer que par la répression ?
>> La prévention doit toujours fonctionner avec de la répression. Un automobiliste, c'est souvent Docteur Jekill et Mister Hyde. Jekill entend le message de prévention, mais au volant, Hyde l'oublie et certaines personnes vont se permettre des choses en voiture qu'elles ne s'autoriseraient jamais en face-à-face.
Depuis 2002, l'action de Nicolas Sarkozy est la bonne. Il a mis en place le contrôle sanction avec les radars automatiques. Ils ont tout de suite fait sentir leurs effets. Et ça a été la fin des passe-droits. Plus personne ne pouvait passer entre les mailles du filet grâce à un ami élu ou parce qu'il était fortuné. Mais des passe-droits existent encore, il suffit de payer un avocat pour éviter l'annulation de son permis. C'est un de nos plus grands combats.

Que répondez-vous aux conducteurs qui dénoncent le permis à points ou les radars ?
>> Le permis à points est un outil pédagogique, on perd des points au fur et à mesure. Il ne faut pas attendre d'en perdre dix pour changer de comportement. Si le permis est un outil de travail, moi je dirais qu'un bon ouvrier doit prendre soin de ses outils. Pour les radars, au départ, ils n'ont pas été placés aux endroits les plus dangereux : ils étaient plus sur les autoroutes que sur les départementales. Mais il fallait que le système s'autofinance. Comme ils étaient à des endroits où beaucoup de gens passaient, ça avait un effet psychologique plus fort. Maintenant, le système va se déployer sur tout le réseau routier. Nous demandons qu'ils flashent par l'arrière et non par l'avant : cela crée un sentiment d'impunité chez les motards. Nous souhaitons aussi la généralisation de radars mobiles embarqués pour suivre les véhicules.

Met-on assez de moyens sur la prévention ?
>> 1 E par an et par conducteur, c'est peu face à la propagande des lobbies automobile et pétrolier.

Êtes-vous pour les campagnes choc ?
>> Mieux vaut subir le choc des images plutôt que celui de l'accident. Quand, à la Ligue, on discute avec les familles de victimes, on réalise le traumatisme. De plus, il n'y a rien de prévu pour leur prise en charge. De même que l'aide apportée aux victimes est insuffisante. Les victimes le sont deux fois : par l'accident et par le système.

Les délits routiers sont-ils assez condamnés ?
>> Une personne qui braque un supermarché avec une arme factice peut prendre quatre ans de prison. Je n'ai jamais vu une telle peine pour quelqu'un condamné en excès de vitesse ou pour conduite dans un état alcoolique. Mais surtout, nous militons pour un autre système de peines. Il faudrait arriver à un dialogue entre la victime et le coupable, pour que celui-ci puisse s'amender et reconnaître son erreur. Pour qu'il fasse de véritables excuses.

Comment jugez-vous la formation des jeunes conducteurs ?
>> C'est surtout satisfaisant avec la conduite accompagnée. Cette formation offre la meilleure des sécurités et, par ricochets, ça permet aux parents de se remettre au goût du jour.

Je suis d'accord sur les bienfaits de l'AAC mais je prefererai 6 rdv pédagogiques en voiture dont 1H avec l'accompagnateur au volant....

Eh eh, pas mal le coup de l'accompagnateur au volant ! j'ai eu rarement des parents volontaires mais je le propose quelques fois. En général ce sont des femmes qui acceptent.

Pour le reste, je ne suis pas vraiment d'accord. Les aac souvent n'ont pas fait de manoeuvres, peu ou pas d'agglomération et beaucoup d'autoroute c'est à dire qu'ils ont appris à rouler vite. Les parents ne profitent pas assez de leurs enfants et déforment ce qu'on leur a appris.

Formule pertinente pour la mécanique parce que ça ils y tiennent les parents ! plus qu'au respect des limitations qui sont pourtant cause mortel d'accidents.

L'AAC ? AUCUNE MANOEUVRE, il faut tout revoir en catastrophe avant le permis, sans compter les mauvaises habitudes (arrêt en 3è ou au point mort) .
A l'aise oui, mais les parents se la coulent douce parfois.

Pour l'AAC , moi je reste très sceptique sur la perception des parents et élèves sur l'enjeu " sécurité routière " qui est pourtant à la base de cette formation .

( mais bon le taux de réussite etant meilleur en AAC qu'en B , le système est vanté et reconnu )

pourtant souvent les parents voient le coté financier ( aux alentours de 20h00 , souvent sous forme de forfait donc encore plus alléchant ) . Et pour eux 3000 kms , c'est par exemple 4 fois les trajets vacances , donc facilement la moité des kms demandés ) . Beaucoup ont mon age , et donc le permis depuis longtemps , et donc des oublis de beaucoup beaucoup de choses , des à priori sur les méthodes enseignées , le danger ceux sont les autres etc etc .

Bien sûr en règle général ( certains jouent à fond le rôle qui leur est attribué , et cherche aussi à se remettre dans le bain des bonnes habitudes )

Et moi je trouve aussi que ceux sont des formations qu'on expédie trop vite , pour être au plus prêt des 20 heures , et donc où on valide certains objectifs trop tôt ou rapidement ( quid alors de notre but et finalité ?)

Moi ou j'enseigne , on a un seul forfait AAC avec 20heures ( si l'élève fait plus on facture à l'heure bien sûr , mais on est tjs entre 20 à 24 heures maxi) .

Je sais que certaines AE ont deux ou 3 forfaits avec différent volume d' heures : comment le justifiez vous auprès des parents en terme d'heures , puisque eux recherche le minimum d'heures et après " heures faites en famille " ???

Juste pour mon info perso ( je sais il y a l'évaluation de départ , mais un AAC peu être noté à + 45 heures et ne les fera jamais toutes en AE , mais au fil de sa Conduite Accompagnée ( d'où le but ) , sinon l'AAC ne veut plus dire grand chose .

Pas assez de prévention à mon goût :

- la formation initiale aac de 20h est trop courte, faudrait impliquer un peu plus les parents, pas comme accompagnateur mais aussi comme participant réel (conduire devant son enfant et en présence d'un moniteur par exemple, ou leur demander de participer activement pour préparer le prochain rdv pédagogique en salle)

- la formation "classique" est plus ou moins longue mais une piqure de rappel à l'issue de la période probatoire serait un plus

- et là, le gros morceaux : les conducteurs "expérimentés"... une piqure de rappel en auto-école tous les 5 ans ? des journées sécurité routière ? vu que la répression n'atteint pas tout le monde, et que les campagnes de sensibilisation ne les affectent pas (ben oui, ils sont largement les meilleurs sur les routes que la majorité des gens, hein...), un discours moralisateur sera comme du vent dans le ciel, refaire leur "éducation" routière.... je pense que pour la plupart, ça sera perçu comme du temps perdu, voir des "obligations" malvenues, j'ai peu d'espoir pour ces agresseurs de la route, pour ces pilotes défiant l'énergie cinétique et la loi par la même occasion...

alors parlons aussi des "vieux" (avec tout mon respect) qui n'y voient plus grand chose, parlons aussi de ceux qui souffrent de maladies mentales ou physiques (épilepsie, démence, psychotisme hallucinatoire, sclérose en plaque, alzheimer, les cardiaques, les greffés, etc...), on fait quoi avec eux ?

on a tous le droit de circuler librement, remettons en question le permis à vie alors ?

remettons en question le permis à vie alors ?

Y'a de l'idée! Mais on manque déjà d'inspecteurs, alors bon...
Quid d'une visite médicale pour les moins jeunes ?

Pour la visite, comme en Suisse

Pour répondre à Mylor, AAC ou pas notre rôle est de former des conducteurs sure, donc pour moi l' éval est sensiblement la même que pour un B traditionnel ( juste un peu moins exigeante ). Pas plus tard que la semaine dernière j' ai signé une FFI à 35h ( éval de 30 h à la base. Avec les parents aucuns pb étant donné qu' ils sont venus plusieurs fois derrière pendant la formation. C' est même eux qui voulaient remettre des heures ( devaient vraiment serrer les fesses derrières ).

Ensuite pour motiver et impliquer davantage les parents je les invite a venir 1 fois ou 2 pendant la formation et j' utilise à fond le rdv préalable en les faisant participer activement à celui ci. En général ça marche mais c' est vrai qu' il reste encore des irréductibles....

+1 Artoise

En général un AAC représente 10 à 20 H de moins parce qu'il n'y aura pas de prépa permis, moins de temps passé sur les manoeuvres que je fais à l'occasion du passage des parents à l'arrière. Ca leur permet de savoir comment il faut les réaliser et de répéter en CA. Moins d'exigence sur la mécanique pourvu qu'ils maîtrisent assez pour assurer l'absence de double pédalier. Moins d'insistance sur la prise d'allure, ce sont des points où les parents les boostent à fond... etc Par contre grosse insistance sur la circulation en agglomération en entrée et sortie 4 voies/autoroutes et dépassement et virages.

l'intérêt du rendez ous préalable est là : mettre l'accompagnateur en situation d'apprendre ce qu'il doit faire faire et comment il doit le faire.

perso j'insiste sur:

- la capacité à ralentir le véhicule et le placement (trajectoires comprises) pour E1;

- adaptation d'allure et analyse des situations (détection d'intersection, recherche d'indice, anticipation et utilisation des rétros et angles morts) pour E2 ;

-extrême lenteur et sécu pour les stationnements.

Après, les rvp sont là pour constater que ça a été fait. Ou pas. Mais dans la mesure ou les accompagnateurs sont au courant, qu'ils ne s'étonnent pas de faire faire des heures supp à leur petit chéri.

j'oubliais : rester sur une base de 20 h pour une AAC, c'est une hérésie. Pourquoi un candidat AAC serait-il à chaque fois meilleur qu'un B? Donc éval et formation certes un peu plus cool sur certains points ce qui permet de gagner un peu de temps.

on-off70 a écrit:l'intérêt du rendez ous préalable est là : mettre l'accompagnateur en situation d'apprendre ce qu'il doit faire faire et comment il doit le faire.

Après, les rvp sont là pour constater que ça a été fait. Ou pas. Mais dans la mesure ou les accompagnateurs sont au courant, qu'ils ne s'étonnent pas de faire faire des heures supp à leur petit chéri.

Justement, je trouve qu'un rdv préalable d'une heure c'est trop juste si les parents ne sont pas venus en voiture 1à 2 fois par étape (souvent 1 fois).

Il est vrai que ce serait intéressant de faire jouer un rôle plus "officiel" aux accompagnateurs lors d'une AAC, style bilan de compétence pendant le RDV préalable...

Pour ma part je profite des RVP pédago pour les impliquer...

Lavie, le rdv préalable dure 2 heures ( tu as dû confondre avec le rdv pédagogique vhl qui dure 1 heure.

Moi pour commencer j'explique aux parents comment le rdv va se dérouler :

-1er phase : conduite de l' éléve pour rassurer les parents sur les compétences de leur rejeton ( agglo dense, A10 ect )

-2e phase : Explication plus détailler sur certaines façon de faire ( comment prendre un rond point, une priorité à droite, insertion d' autoroute, les contrôles, les manoeuvres ) en gros ça évite les conflits parents/élèves pdt la CA du style " oui à l' ae on m' a dit de faire comme ça " " oui mais moi je te dis de faire comme moi " En général les parents posent beaucoup de questions histoire de réactualiser leurs connaissance, c' est assez interressant et parfois surprenant !!!

-3e phase : Là je m' efface complètement ( tout en restant devant ) et je laisse les parents guidés et corrigés leur enfant. En général je leur apprend à ne pas intervenir trop tôt, ils ont tendance à dire attention dés qu' il voyent un danger ou un obstacle et ne laisse pas le temps à leur enfant de voir, ni d' agir par eux même, ce qui fait des conducteurs assistés. Ca les étonnes au début puis vers la fin ils commencent à s' y habituer.

-4e phase : remplissage des documents, dernières petites recommandations ( pas plus de 45 min de conduite sans pause, variés les trajets, faire au moins une manoeuvres à chaque fois que l' on prend la voiture, ça prend 2 secondes, ect ect ) Un ptit " si tu fais plus tes contrôles au prochain RVP, tu poussera la voiture pendant 10 min " à l' élève. Puis rettenage de larmes histoire de faire bonne figure jusqu' au bout^^

Avec ça les parents sont contents et les élèves vous regarde d' un air " me laisse pas partir avec ceux là " Moi j' adore les rdv préalables et pédagogique, ça change un peu !!! Par contre éval AAC quasi pareil que B ( à 2 3 heures près )

Rdv préalable 1 H dans toutes les boites que j'ai fait. Je sais c'est pas réglo mais les patrons sont comme ça... et des fois, rien en salle, juste un dvd sur les assurances ou l'alcool et l'élève est tout seul devant sa télé...

LaVie, tu confond il n' y a rien en salle pour le rdv préalable, il doit duré 2 heures en vhl avec au moins un des accompagnateurs.

Ensuite viens le 1er rdv pédago ( 1 h en vhl et 2h en salle ) après environ 1000 km.
Et le 2e vers 3 000 km ( 1 h en vhl et 2 h en salle ) .

Le rdv préalable existe depuis 2010.

Où alors tu ne confond pas et ce sont tes anciennes boite qui n' étaient pas réglo !!!

Cs ou AAc, tous ceux que j'ai vu ou presque c'est 1H en salle et 1H en voiture avec les parents. Depuis que la CS est en route je n'ai jamais vu un patron faire autrement. En plus le 2è RVP (pour les AAC) c'est des fois sans les parents
Je n'ai pas enquêté dans toutes les boites hein non plus mais voilou^^

moi je faisais bien 2h avec parents en voiture avec mise en situation, débrief sur la conduite de l'élève et de ce qu'on attend d'eux notamment sur les stationnements. (bien sur sauf les parents non francophones)

bon l'avantage aujourd'hui c est que je ne fais plus d aac/cs

Lavienvert a écrit:Cs ou AAc, tous ceux que j'ai vu ou presque c'est 1H en salle et 1H en voiture avec les parents. Depuis que la CS est en route je n'ai jamais vu un patron faire autrement. En plus le 2è RVP (pour les AAC) c'est des fois sans les parents
Je n'ai pas enquêté dans toutes les boites hein non plus mais voilou^^

tout pareil chez moi . Donc monnaie courante .

Et nous on les sort tous à 25 heures maxi ( sauf cas , par exemple une dame de 57 ans actuellement en AAC et qui va faire peut être 40 heures , mais le financier la ne joue pas et l'âge rentre en compte , moins de facilité pour l'apprentissage )

donc pour ça que je vous posais la question du quota d'heures et si l'évaluation restait une réference . Mes collègues et patron ( 25 ,20 , 11 et 10 ans de métier ) me disent : nous on donne les bases , ensuite ils percfectionnent , et comment je fais moi pour m'imposer ou faire different , avec mes " même pas deux ans de métier ?

EN tout ca merci pour vos réponses les Artoise & co .